Spécial Révolution des Oeillets / Albums



Luis Cilia - Portugal/Angola: Chants de Lutte
1964 - Chants de Lutte

Luis Cilia est né en Angola en 1943. Il rejoint Lisbonne en 1960 mais n'y fait qu'un bref passage. Il doit fuire le Portugal,  quatre ans plus tard, fiché par la PIDE, et part en exil pour Paris, où il restera jusqu'en 1974. 

1964. L'année où tout bascule pour Luis Cilia. Il arrive donc à Paris, un 1er avril.  Peu après, au domicile de Câmara Pires (leader angolais du MPLA), il rencontre Collette Magny que aura un rôle déterminant dans sa carrière. C'est elle qui présente Luis Cilia à Paco Ibañez (qui deviendra l'un des ses grands amis) et à son futur label Chants de Lutte. Portugal-Angola: Chants de Lutte sera l'un des tous premiers albums de la "chanson d'intervention". Il y dénoncera, à travers ses propres textes mais aussi ceux du Cap-Verdien Daniel Filipe ou Manuel Alegre, entre autres, les guerres coloniales et les manques de liberté au Portugal. A la sortie du disque, Luis Cilia n'a encore jamais écouté Adriano Correia de Oliveira, José Afonso, José Mario Branco ou encore Sérgio Godinho. Par la suite, partageant les mêmes idées, ces compagnons de lutte deviendront ses amis, au même titre que Léo Ferré ou Georges Brassens, dont il deviendra le parrain et dont il reprendra, en portugais, son très célèbre La Mauvaise Réputation.

Durant les années qui suivirent, Luis Cilia continua à sortir de nombreux disques. Il permettra à de nombreux poètes, certains interdits au Portugal, de traverser les frontières comme avec la trilogie La Poésie Portugaise de nos Jours et de Toujours (1967/69/71)  ou bien plus tard O Peso da Sombra (poésie de Eugénio de Andrade) en 1980, Sinais de Sena (Jorge Sena) en 1985 et Penumbra (David Mourão Ferreira) en 1987. Avant cela, il travaillera au sein de l'Union National des Etudiants de France auprès de Serge July (fondateur de Libération) et Alain Crombecque (directeur du festival d'Avignon). Le théatre justement, Luis Cilia en fera également au sein de la pièce Ma Déchirure de Claude Chabrol, où il partagera les planches avec Pierre Arditi et Patrick Dewaere. Luis Cilia sortira de nombreux albums par la suite parmi lesquels O Guerrilheiro en 1974, Marginal en 1981 ou Contradições en 1983. Il y a quelques années, il a décidé de mettre un terme à sa carrière d'interprête, consacrant son activité sur la composition. Restent de ce pionnier de la "chanson d'intervention" des titres comme Meu país, O Menino Negro Não Entrou na Roda, Exílio mais aussi l'hymne du parti communiste portugais Avante.


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