Ils en Parlent




Une iconique Nico
Wraygunn et « L’art Brut » encore dans son sillage, Paulo ‘Tigerman’ Furtado n’aura pas tardé à refaire parler de lui… On l’a vu ces derniers temps se consacrer à divers projets parallèles, dont cet EP, « Ghost Of Nico ». Les Français de Hifiklub ont invité le Portugais à venir s’encanailler le temps d’un bel hommage à la chanteuse Nico, qui toutes ces années après, garde encore son aura d’égérie fantasmatique.
Et comme le titre le suggère, la blonde et évanescente princesse warholienne imprègne ces quatre chansons d’une présence spectrale. L’histoire se souvient de l’envoûtante voix du premier Velvet mais Hifiklub et Tigerman évitent la peau de banane : si Femme Fatale était incontournable (« The Velvet Underground And Nico », 1967), ils ne cèdent pas à la facilité, et donnent avec « Ghost Of Nico » des directions pour traverser la carrière de l’altière Allemande en revisitant It Was A Pleasure Then (de son premier album « Chelsea Girl », 1967), One More Chance (de « Drama Of Exile », 1981) et Win A Few (« Camera Obscura », 1985).
Paulo nous a livré les clés de cette association éphémère : « J’ai rencontré Hifiklub en 2007, quand ils enregistraient leur premier album « French Accent » sur lequel ils m’avaient invité à participer. Pour cet EP, Régis Laugier m’a appelé et m’a raconté cette histoire un peu folle sur Nico qui avait joué dans une boîte de nuit, La Tomate, dans les années 70 (en 1978, ndj) : le public l’avait détestée. On a eu l’opportunité de répéter, enregistrer et jouer dans cette salle qui est aujourd’hui entièrement vide. C’est un endroit incroyable. Faire ça à La Tomate était l’occasion de rendre hommage à Nico et de venger son honneur ! »



L’esprit de Nico est là et sous son regard bienveillant, Furtado, tout en retenue, susurre sexy sur Femme Fatale, et chante en spoken word façon Lou Reed sur One More Chance. L’ensemble est vaporeux, nimbé d’un halo d’écho (It Was A Pleasur Then), une recréation en forme de cocon, même si Win A Few peine à contenir ses guitares. « J’ai été totalement emballé par ce projet, poursuit Paulo. J’adore Nico. Et passer autant de temps avec sa musique, à sélectionner les morceaux que nous allions reprendre, tout en essayant d’en tirer quelque chose de différent, ne m’a fait que l’aimer davantage. »
En parallèle de l’enregistrement, Arnaud Maguet filme les sessions et donne à leur association sa concrétisation vidéo. « Arnaud nous a filmés pendant toute la durée du travail, il faisait partie du projet, il a apporté beaucoup d’éléments documentaires. »
Paulo Furtado montre ici une autre facette du Tigerman, plus à contre-emploi que jamais dans ce rôle effacé, loin du show-man rock’n’roll. Ce qui ne semble pas lui déplaire : « Re-travailler avec Hifiklub ? Je l’espère, c’est toujours un plaisir de bosser avec eux. Je suis très content que nous ayons fait ce projet, j’en suis très fier. » Et l’héritage de Nico continuera encore de hanter le futures générations…
Propos recueillis par C.M.

Par 

www.rock-times.com


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